L’orgue Saint-Marien

L’église Saint Marien possède un orgue d’époque Louis XV. L’instrument qui à fait l’objet de restauration en 1998, fut construit en 1900 par les facteurs BLESI de Château-Salins.

L’orgue était à traction pneumatique tubulaire avec sommiers à pistons. La console indépendante est à la place du Positif.

Composition de l’orgue de Blési (en 1900) 

Récit expressif (56 notes)
1 Violon 8
2 Flûte 8
3 Salicional 8
4 Voix céleste 8
5 Flûte octaviant 4
6 Basson / Hautbois  
7 Trompette 8
8 Voix Humaine
 Pédale (27 notes)
1 Violonbasse 16
2 Soubasse 16
3 Basse 8
4 Basson 16

L’orgue après restauration

Un rapport de visite du technicien-conseil pour les orgues près du Ministère de la Culture, M. Jean-Pierre DECAVEL, indique que l’instrument de 1900 est devenu absolument hors d’usage et irrécupérable (seuls pourraient être réutilisés éventuellement les soufflets et quelques jeux : les 2 Bourdons, le Cornet, des basses en bois).

A partir des années 1980, le département de la Moselle lance une action d’envergure en faveur des orgues.

De la facture lorraine du XVIIIe siècle, les éléments rescapés se limitaient souvent à un buffet, en général bien transformé et plus rarement à une ou quelques rangées de tuyaux.

Une telle régression ne pouvait manquer de susciter une puissante réaction. Dès le milieu des années soixante, des organistes, amateurs, facteurs d’orgues cherchèrent à renouer avec les traditions classiques et à retrouver des racines.

Compte tenu de l’intérêt du buffet et de l’état de l’instrument, la Municipalité de Vic-sur-Seille et le Conseil de Fabrique ont décidé la reconstruction d’un orgue classique français du XVIIIe siècle correspondant à l’esthétique et à l’importance du buffet originel.

Cette rénovation (construction d’un orgue français du XVIIIe siècle dans un buffet existant) s’inscrit dans le programme prioritaire de restauration mis en place la l’Etat et de Département de la Moselle, et sera subventionnée à hauteur de 40% par l’Etat et de 25% par le Département.

La municipalité a fait appel au facteur d’orgues Gaston KERN de Hattmatt pour la réalisation du nouvel orgue.

L’orgue a été inauguré le 26 octobre 1998 par Jean BIZOT, organiste titulaire de l’église Saint-Sébastien de Nancy, dans un programme qui comprenait des œuvres de Jean-Henri d’Anglebert, Louis Couperin, François Couperin, Gervais-François Couperin, Jean-Jacques Beauvarlet, Guillaume Lasceux, François Benoit et Nicolas de Grigny.

1. Restauration 

Concernant la restauration du buffet, le facteur a utilisé des matériaux et techniques qui ont prévalu lors de la construction de l’instrument.
Le buffet (en chêne à deux corps est abondamment décoré de rinceaux, de feuillages aux claires-voies, sur les entablements et sur les côtés des jouées aux mêmes motifs) a été réhabilité dans ses proportions exactes d’origine et replacé sur la tribune à ses emplacements antérieurs.
Le grand buffet a retrouvé les encorbellements des tourelles latérales et a été reculé, pour redonner une profondeur suffisante au Positif et une distance Grand-Orgue – Positif correcte pour l’implantation du Positif dorsal et de sa mécanique.
Les parties manquantes du buffet ont été exécutées à l’identique, en utilisant du chêne naturel. Il s’agit notamment du Positif dorsal pour lequel, il a fallu refaire sur modèle les montants et traverses, le panneautage, les portes à petits cadres embrevés, des côtés et de l’arrière, des plafonds et de la réfection des soubassements, des caissons des tourelles du grand-buffet.
La partie instrumentale a été réalisée selon les principes de l’orgue français du XVIIIe siècle.
Ainsi, sommiers, console, positif, grand-orgue et récit ont été réalisés avec des matériaux et un savoir faire propre à tout instrument du XVIIIe siècle.
Elle est justifiée à la fois pour des motifs d’ordre cultuel, culturel et pédagogique, touristique et historique.

Le Département de la Moselle est riche en buffet d’orgues anciens, mais la partie instrumentale est le plus souvent du XIXe siècle, voire de la fin du XIXe siècle.

Les instruments classiques français des XVIIe et XVIIIe siècles ont presque tous disparu, particulièrement dans le Sud du Département.

La tuyauterie a été établie également, selon la tradition française lorraine en s’appuyant sur des références de facteurs lorrains du XVIIIe siècle.

La tuyauterie métallique a été réalisée en métal coulé, martelé et raboté, étain à 85% pour la façade, les principaux et les anches. Plomb à 10% d’étain pour les mutations simples, Bourdons et Cornets. Les tuyaux en bois sont en chêne ou châtaigner.

Les trois claviers sont axés en queue. La mécanique des deux claviers grand-orgue et récit, ainsi que celle de la pédale est suspendue, directe, avec un grand abrégé pour le grand-orgue, à rouleaux octogonaux en chêne. La mécanique du Positif dorsal est foulante à balanciers.

Le tirage des jeux est aussi de conception et réalisation traditionnelle à la française. L’alimentation en vent se fait par deux soufflets cunéiformes.

La conception du nouvel orgue de l’église Saint Marien a été traitée en vue d’une harmonie, d’un résultat sonore précis. Il s’agissait de créer un instrument présentant une harmonie spécifique pour servir une littérature, adaptée à l’acoustique de l’église.

L’accord se fait sur le ton. Ton moderne, La à 442 vibrations-seconde à 15° C et tempérament égal.

2. Quelques chiffres 

  • Orgue du XVIIIe siècle, reconstruit et inauguré en 1998
  • Matériaux : Sapin, chêne, peaux de mouton, peaux d’agneau, étain, plomb
  • Jeux : 29

Tuyauterie

Grand – Orgue 1.035
Positif 627
Récit 192
Pédalier 118
  1.972

Poids

Soufflerie 500 Kg
Grand – Orgue 3.000 Kg
Positif 500 Kg
  4.000 Kg
  • La à 442 HZ à 15°
  • 2 claviers manuels de 50 notes (Positif de dos et Grand Orgue)
  • 1 clavier manuel de 32 notes (Récit)
  • 2 pédaliers interchangeables, français et allemand

3. Composition

Positif de dos
1 Bourdon 8
2 Dessus de flûte 8
3 Montre 4
4 Nasard 2 2/3
5 Doublette 2
6 Tierce 1 3/5
7 Larigot 1 1/3
8 Plein jeu 5 rgs
9 Cromorne 8
Grand – Orgue
1 Montre 8
2 Bourdon 8
3 Prestant 4
4 Flûte 4
5 Nazard 2 2/3
6 Quarte 2
7 Doublette 2
8 Tierce 1 3/5
9 Fourniture 4 rgs
10 Cymbale 3 rgs
11 Cornet 5 rgs
12 Voix humaine 8
13 Trompette 8
14 Clairon 4
Récit
1 Cornet 5 rgs
2 Trompette 8
Pédale
1 Flûte 8
2 Flûte 4
3 Trompette 8
4 Clairon 4
  • Tempérament égal
  • LA 442 Hz
  • Pédaliers à la française et à l’allemande de 30 notes (Do – Fa3)
  • Pas de 1er Do♯ pour les flûtes à pédale
  • Ravalement au La pour les anches de pédale
  • Pas de 1er Do aux claviers manuels
  • Clavier de grand-orgue et Positif de dos : 51 touches, 50 notes (Do – Ré5)
  • Clavier du récit : 32 notes (Sol2 – Ré5)
  • Deux accouplements à tiroirs : Positif – Grand-Orgue et Récit – Grand-Orgue
  • Tirasse Grand-Orgue (par tirant de jeu)
  • Tremblant doux et tremblant fort (par tirant de jeu)

Pour plus de renseignements, pour visiter l’orgue, jouer l’instrument, contacté : Emilien ROESS (06.12.68.64.39), emilien.roess@gmail.com